cléophée hannah richardson

« Rather than love, than money, than fame, give me truth. »

Bellshill. 1962. Dans une rue faiblement éclairée par la lueur de la lune, une mère marchait d'un pas autoritaire tenant contre elle deux petites filles adorables qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Son visage ne marquait aucune émotion mais la rapidité de ses pas permettait à quiconque de comprendre qu'elle était pressée. Elle avait le regard fermé et les lèvres closes, signe évident qu'elle voulait rester seule. Ellen Richardson habitait une jolie petite maison, de l'autre côté de la rue, à quelques mètres de là, avec son mari et ses deux filles, Ella et Cléophée. Tout le quartier se rappelait de la naissances des deux petites et de la joie incroyable qu'avaient ressentie leurs parents. C'était un douze janvier, les toits des maisons étaient encore blancs et Ellen Richardson venait juste de fêter ses vingt-et-un an. Elle accoucha chez elle, entourée de sa famille et de son médecin. Mais ce souvenir était maintenant loin dans son esprit. Ellen voulait juste rentrer chez elle, se coucher dans son lit et oublier la maison journée qu'elle avait passé. A peine eut-elle franchi le pas de la porte que son mari, Mark, sorti de la cuisine et lui prit l'une de leurs deux filles. Il croisa le regard fatigué de sa femme et comprit qu'elle ne voulait pas parler de sa journée, que son patron avait encore était insolent avec elle et qu'Ellen était à bout de souffle. Il la laissa monter dans la chambre et s'occupa des filles le reste de la soirée. Bellshill. 1965. Mark accompagnait ses deux filles à l'école. Elles souriaient et semblaient ne plus vouloir s'arrêter de parler. Voir tant de bonheur sur leurs visages lui fit plaisir, il les embrassa sur le front avant de traverser la rue pour rentrer dans le restaurant qu'il dirigeait. Il songea un instant à sa femme qui se tuait à la tâche à essayer d'écrire des articles pour le journal du coin. Son patron était un idiot et il l'usait. Ellen était une femme forte et courageuse, Mark le savait mais il savait aussi qu'elle ne pourrait pas continuer indéfiniment comme ça. Londres. 1967. « Ce n'est pas pour longtemps Cléo, tu pourras revenir très bientôt à la maison et tout ira mieux. » Le regard plongé dans celui de son père, Cloéphée ne discuta pas. Ses grands-parents la serrèrent contre eux et, après avoir demandé à Mark de leur donner des nouvelles de leur fille aussi souvent qu'il le pouvait, ils le laissèrent partir. Cléophée rentra dans l'appartement poussiéreux de ses grands-parents. Elle n'avait jamais aimé cet endroit, il sentait la douleur. Mais son père lui avait dit d'y rester, d'être sage et courageuse alors elle le ferait, elle le devait. Cléophée n'avait pas tout compris, elle savait juste que sa maman était très malade et qu'elle devait rester au calme et que son père s'occupait d'elle. Elle monta dans sa chambre qu'elle partagerait pour l'occasion avec Ella, qui était déjà en train de s'installer. Cléophée rencontra son regard amusée et insouciant et, un instant, elle oublia. Londres. Août 1968. Un an déjà. Cléophée avait eu l'occasion de voir ses parents trois fois en un an. La première fois, elle avait été affolée par les traits creusés de sa mère mais, elle eut l'occasion de remarquer que son état physique s'améliorait. Alors, elle reprit confiance. Et puis, Cléo aimait bien ses grands-parents, Londres lui plaisait de plus en plus même si Ella semblait de plus en plus insouciante. Londres. Septembre 1968. Cléophée remonta énervée dans sa chambre. Comment sa sœur pouvait-elle être aussi stupide ? Ordonner à leur père de la laisser à Londres encore quelques temps, voilà qui était stupide et égoïste ! Leur mère allait mieux, elles allaient enfin pouvoir retourner dans leur maison et reprendre une vie normale tous les quatre.. et voilà qu'elle faisait un scandale. Non, vraiment, Cléophée ne comprenait pas. Et le visage de leur père lorsqu'elle leur avait dit ça... Boum. Cléophée se retourna dans un sursaut. Le vase devant elle venait d'exploser. Elle ouvrit grand la bouche et les yeux. Que, comment ? Il n'y avait personne d'autre dans la pièce, la fenêtre était fermée alors, pourquoi diable venait-il d'exploser ? Bellshill. Août 1970. Tout allait bien chez les Richardson. Cléo avait oublié l'épisode du vase, trop heureuse de retrouver ses parents et n'ayant pas envie de chercher une explication à ce phénomène incompréhensible. Gérer sa sœur jumelle, c'était déjà assez compliqué comme ça. Ellen allait mieux mais ne travaillait plus dans la rubrique cuisine du journal de la ville. Elle travaillait avec son mari maintenant, dans leur restaurant qui marchait plutôt bien. Mais en ce jour d'août, la sonnerie retentit avec froideur chez les Ricardson. Ella ne bougea pas d'un pouce, comme à son habitude et ce fut Mark qui alla ouvrir la porte tandis que Cléophée descendait l'escalier pour aller voir ce qui venait de la déranger dans sa lecture. Là, ce fut le flou. Des mots furent prononcés. Magie. Poudlard. École. Sorcellerie. Sorcière. Personnes spéciales. Pensionnat. Magie encore. Baguette. Potions. Apprendre. Chaudron. Contrôler. Croire. Les mots se mélangeaient dans l'esprit de Cléophée et de ses parents. Elle ne voulait pas croire à ce qu'on lui disait, ça lui paraissait trop étranger, trop lointain pour qu'elle puisse ne serait-ce qu'une seconde, envisager ces paroles comme la vérité. La discussion continua. Cloéphée ne comprenait pas tout – elle ne voulait pas comprendre. Elle finit par monter se coucher en espérant que, le lendemain, on lui annoncerait que c'était faux. Septembre 1970. Gare de Londres. Cloéphée ne comprenait toujours pas. Pourquoi elle ? Pourquoi pas Ella ? Elle, elle aurait été ravie d'être là, entourée d'autres élèves. Les yeux dans le vague, Cléo dit au revoir à ses parents et sa sœur. Tout lui semblait si irréel. Sa baguette était dans son sac, sa grosse malle remplie d'affaires et elle avait même un hibou. Un hibou, elle qui détestait les animaux plus que tout. Cléophée monta dans le train. Les autres élèves faisaient beaucoup trop de bruit, ça risquait de lui donner mal à la tête. Elle grimaça, s'assit sur une banquette et attendit que le train démarre. Novembre 1970. Poudlard. Cléophée discutait avec une de ses camarades. Elle s'était habituée au château, aux élèves qui discutaient beaucoup trop et même à la magie. En quelques semaines elle s'était sentie à l'aise, chez elle, entre ces murs. Certains élèves étaient sympathiques, elle rigolait bien et surtout, Cloéphoée s'était trouvée une passion : les cours. Travailler lui avait toujours permis de s'échapper de la réalité et surtout, d'exceller. Car la jeune fille n'excellait nul par ailleurs, du moins en était-elle persuadée. Été 1973. Bellshill. « Mais qu'est-ce que tu fais ?! Lâche ça ! Tu vas pas bien ma pauvre ! » Dans la maison, les éclats de voix des deux jumelles partaient dans tous les sens. Pour quelle raison tout ceci avait-il commencé ? Ellen et Mark l'ignoraient. Ils avaient bien essayé de les faire taire, de les raisonner mais rien n'y faisait. Elles étaient impitoyables l'une envers l'autre, ils l'avaient compris depuis longtemps. « Je ne veux plus te voir ! Tu m'entends ?! Retourne dans ton école de minables soit-disant spéciaux mais surtout barre-toi de ma vie ! » Les mots d'Ella atteignirent Cléophée de plein fouet. La douleur la ravagea. « Barre-toi toi-même si t'es pas contente ! », répliqua Cléophée avec violence. « Tu t'es prise pour qui ? T'es pas là les trois quarts de l'année et là, tu débarques et tu crois que tu peux tout me dire ? Non mais tu rêves ma pauvre ! » - « Arrête un peu d'être jalouse deux secondes ! Je sais que réfléchir c'est pas ton point fort mais là, franchement, tu pourrais faire un effort ! » Les yeux d'Ella brillèrent de colère. « CA SUFFIT VOUS DEUX ! » Mark venait d'intervenir, coupant court la conversation entre les deux belligérantes. « Dans vos chambres, tout de suite. » Aout 1975. Bellshill. Deux ans ont passé, Cléophée ne comprend toujours pas. Les mots de sa sœur restent coincés au fond de son esprit. Tant de mois sont passés, tant de sourires froids ont été échangés que ni l'une ni l'autre ne sait comment faire. Mettant machinalement ses habits dans sa valise Cléophée songe au sourire de sa sœur lorsqu'elle-ci a évoqué son départ. Cette situation la gêne, mais Cléophée ne le dira jamais, elle ne s'excusera pas parce qu'elle n'est pas en tort et qu'elle le sait. Égoïstement la jeune fille est ravie de retourner à Poudlard, d'arpenter à nouveaux les murs devenus si familiers qu'elle les pourrait les reconnaître sans les voir ; de passer à nouveau du temps avec ses camardes de Serdaigle et des autres maisons qui, eux ne la traiteront pas de minable. Une nouvelle année arrive, Cléophée va exceller à nouveau, elle le sait d'avance. Ses résultats et son attitude seront irréprochables, elle ne désobéira pas une seule fois au règlement, restera fidèle à elle-même, lèvera les yeux au ciel en entendant les blagues de ses camarades – mais rigolera tout de même intérieurement. Cléophée soupire et jette un regard par la fenêtre. Elle ferme sa valise, s'allonge sur son lit et, dans un second soupir, s'endort.

Ton prénom ou surnom • Claire Ton âge • 18 ans ! Que penses-tu du forum ? • Très joli. *.* Et intéressant. *.* T'es arrivé là comment ? • Je ne sais même plus. XD De forums en forums ! Code règlement • Validé by Lily Un dernier mot Jean-Pierre ? • J'espère que tout est bon. **