Rien n’avait jamais été assez parfait pour Aaron Winterstorm. Pas même la femme qu’il avait épousé. D’ailleurs, si elle était devenue sa femme, c’était uniquement parce qu’il pensait qu’elle pourrait lui donner l’enfant parfait. Et lorsqu’il avait posé ses yeux sur sa fille… Il sut qu’il avait eu raison. Avalon était parfaite.

L’histoire d’Avalon ne commence pas bien, autant le dire tout de suite. Ses parents s’étaient mariés sans aimer. Aaron a toujours été une personne très superficielle, alors que Cassandra était une femme sentimentale. La jeune femme avait bien remarqué que son mari ne l’aimait que pour sa beauté, et non par amour. Elle avait espéré que ça changerait avec la naissance d’Avalon. Ce qui ne fut pas le cas… Elle tenta alors de partir, prenant avec elle sa fille. Elle quitta Dublin, et s’installa dans un petit village d’Irlande du Nord, cherchant par tous les moyens à échapper à Aaron. Elle lui avait pris son trésor, sa fille, et il savait que s’il la retrouvait, elle le paierait. Il fallut six mois à Aaron pour retrouver la trace de Cassandra à Cookstown. Il porta l’affaire au tribunal, accusant sa femme d’avoir enlevé sa fille, en disparaissant sans laisser de traces. Il récupéra la garde d’Avalon, après plusieurs mois, et divorça d’avec Cassandra. Leur histoire s’arrêtait là. Il avait obtenu ce qu’il voulait : une fille à élever, et sa femme hors de cette éducation.

Avalon aurait pu grandir comme tout autre enfant normale si elle avait eu une mère… Sauf qu’elle n’avait plus qu’un père. Suite au procès, Cassandra n’avait plus l’autorisation de voir sa fille. De son côté, Aaron avait tout fait pour la garder rien que pour lui : éducation scolaire à la maison, sous ses yeux, peu d’amis, peu de sorties… Elle était une sorte de trésor qu’on gardait bien caché au fond d’un coffre-fort. Elle essaya une fois de s’enfuir… Son père la rattrapa en un rien de temps, et elle finit enfermée dans sa propre maison. Enfermée dans sa chambre, à dessiner, écrire, lire, et surtout rêver d’un autre monde. Plusieurs fois, Avalon essaya de sortir de sa chambre… En vain puisqu’elle était fermée à clef. Jusqu’au jour où la porte s’ouvrit d’elle-même… Elle put alors se promener librement dans la maison. Elle retenta plusieurs fois, et à chaque fois, la porte s’ouvrait. Elle finit par comprendre que cela émanait d’elle. Elle fit rapidement le lien avec les sorciers qu’elle connaissait au travers de livres… Sa vie allait pouvoir changer.

Sûrement vous demandez-vous comment elle est entrée à Poudlard ? Son père interceptait les lettres. Il ne les lisait même pas, les jetant directement à la poubelle. Jusqu’au jour où un hibou se posa sur le rebord de sa fenêtre alors que son père était absent. Elle décrocha la fameuse lettre et la parcourut. Il était temps que tout change. Elle tenta tout d’abord d’en parler à son père. Il refusa bien entendu. Alors elle joua la carte de la peur. C’était un truc qu’elle avait lu dans des livres. Souvent, les magiciens étaient rejetés pour leurs pouvoirs, parce que ça effrayait les humains. Elle fit des blagues plus stupides les unes que les autres qui ne servirent à rien, si ce n’est mettre son père en colère. Comprenant que ça ne fonctionnerait pas, elle essaya autre chose. Pendant toutes ces années, son père n’avait eu de cesse de lui dire qu’elle était parfaite… Or la magie la rendait imparfaite puisqu’elle ne la maîtrisait pas. Il fallait qu’elle aille dans cette école, afin de redevenir sa petite fille parfaite… Étonnamment, l’argument fit mouche. S’il ne répondit pas dans l’immédiat, Avalon sentit que l’argument se promenait dans la tête de son père comme une promesse de liberté. Il pesait le pour et le contre… Et finit par accepter. Il avait toujours dit qu’il voulait que sa fille soit parfaite, exceptionnelle. Il la laissa donc partir, lui rappelant qu’elle avait intérêt à lui ramener d’excellents résultats.

Poudlard ? Ce fut tout une histoire, une adaptation. Pour la première fois, la jeune fille était libre de ses mouvements. Les limites ? Elles étaient faites pour être dépassées. Elle s’était faite attraper un bon paquet de fois avant de réussir à passer inaperçue. Elle aimait sortir la nuit, non pas pour faire des bêtises, mais simplement pour visiter le château. Le plus difficile pour elle fut d’apprendre à être avec d’autres élèves. Si elle fut d’abord rude et difficile à aborder, elle finit par être très sociable, joyeuse d’être au milieu des autres. Il y avait en elle deux personnes : la petite fille sage qu’elle était avec son père, et la jeune fille sociable, adorable, rieuse et qui s’amusait à Poudlard. Les cours ? Elle travailla pour avoir de bons résultats. Elle avait enfin la chance d’être loin de son père, elle ne voulait pas la gâcher. Loin d’être aussi douée que les Serdaigles, elle ramenait néanmoins de très bons résultats, même si son père ne comprenait pas toujours la façon de noter des professeurs. Elle excelle surtout dans les Soins aux Créatures Magiques. C’est une élève passionnée par tout ce qui sort de l’ordinaire, et sa fascination ne cesse de grandir face aux Créatures. Elle a démontré un certain talent pour le Vol sur Balais dès sa première année. A dire vrai, elle a toujours considéré que le balai avait ressenti sa soif de liberté. Mais elle s’était vite rendue compte que le balai ne faisait pas tout. Elle a même tenté d’entrer dans l’équipe de sa Maison dès sa seconde année… Mais se vit refuser le poste. Elle était encore trop inexpérimentée. Alors elle s’entraina pour devenir meilleure. C’est ainsi qu’Avalon va entrer en cinquième année, prête à réussir les sélections pour l’équipe de Quidditch. Prête à s’amuser encore plus que les autres années, malgré le malheur de juin. La vie est trop courte pour ne pas vivre… Et puis après, tout elle a été enfermée pendant onze ans, rien ne peut être pire !